Le 8 février 1904 une escadrille japonaise attaque deux croiseurs russes. Ce sera le détonateur de la guerre russo-japonaise alors que cette région était sous pression depuis que les troupes russes, en passant par la Mandchourie, avaient envahi « le pays du matin calme », colonie que le Japon annexera en 1910.
Trois journalistes seulement, dont J. London parviendront à couvrir l’événement en se rapprochant suffisamment près du front.
"Je suis venu à la guerre en quête d’émotions ; mes seules émotions ont été l’indignation et l’irritation". Les japonais ont décidé très tôt de museler les actions de la presse en proposant une visite guidée de la Corée aux correspondants sur place... A force de ruse et de contournement de la loi martiale, J. London parviendra, en déclenchant un véritable conflit Londono-japonais, à transcrire et transmettre des informations. Puis, las de cette lutte de tous les instants pour faire valoir sa libre expression, J. London abandonnera er rentrera non sans avoir été le journaliste ayant transmis le plus de papiers à son journal. Son reportage est remarque sous deux angles : la vision de la guerre et l’autoportrait de l’auteur. On y retrouvera ses contradictions et ses ambiguïtés : il hait la guerre mais admire ceux qui font preuve de courage et de volonté pour la gagner. Il s’est enfin montré lucide et perspicace lorsqu’il prédit la victoire du japon contre l’avis de tous les experts militaires et diplomatiques de l’époque. Et il est encore plus lucide lorsqu’il prophétise que le Japon sera, sur le long terme perdant, s’il ne substitue pas à une guerre militaire une guerre économique. Allant même jusqu’à évoquer le péril jaune...